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Chronique de l'Albatros

24 décembre 2012

Le marché de l'édition

jouve

Le domaine éditorial en France, administré par l'oligopole de cinq grands groupes éminemment connus, a depuis longtemps, rangé toute illusion culturelle puriste au placard du rêve. Depuis la fin des années quatre-vingt, nous sommes entrés dans l'ère des superproductions au marketing agressif ayant pour objectif le rendement, la quantité au mépris du choix judicieux. Ainsi, le détournement du format poche créé il y a cinquante ans dans le but de diffuser à moindre coût une culture pour tous, est aujourd'hui une industrie à part entière. L'idée originelle de commercialiser un volume miniature avec un catalogue ne proposant que des rééditions peu chères ou des classiques, était un noble dessein. Le succés de cette entreprise n'est plus à démontrer et vers le milieu des années quatre-vingt-dix, les éditeurs se sont livrés une véritable guerre pour s'arroger le droit au poche permettant une diffusion en masse de leurs nouveautés sur les étals des libraires dont certaines maisons achètent partiellement ou totalement l'espace. Cibler les grandes distributions générales et thématiques, bric à brac livresque de type Cultura, pour vendre toujours plus, est devenu le rôle du livre au format de poche. 

Le catalogue du format poche propose aujourd'hui des inédits, des nouveautés et des marques-auteurs. Le temps où il fallait patienter environ deux ans pour qu'un titre sorte en poche est révolu. Les titres édités par les synergies sont directement imprimés dans ce format. Les libraires n'ont plus d'attente autre que celle de liquider les grands formats, voire les renvoyer, pour organiser leur vitrine de petits volumes promotionnels. Les formats broché, peu ragoûtants, servent à passer au rabais les titres du même auteur version poche. 

Hachette détient les droits des éditions livre de poche. Editis pour pockett et 10/18, Gallimard (folio). Quant aux éditions j'ai lu et librio, nous les devons au groupe Flammarion. Ces spécialistes du gros tirage comblent en plus-value, la politique interne des transformations de volumes exigeant une division des droits d'auteur par deux au profit d'Hachette (Lagardère) pour le livre de poche etc. Quant au format poche même, les petites éditions et les éditions artisanales ne peuvent en exploiter les avantages sans passer par l'avalisation d'un des cinq grands groupes en concédant cinq pour cent de leur chiffre d'affaire au géant déjà bien nanti. J'appelle cela un veto. Les groupes éditoriaux ne se contentent pas d'envahir le marché, ils contraignent les indépendants à  plonger dans le vortex de l'autopublication onéreuse ne permettant la diffusion en moyenne de deux ou trois ouvrages par an. Hachette et Editis font carton plein sur les rééditions de classiques souvent utilisés dans le domaine scolaire dans la logique où il n'y a personne pour réclamer des droits d'auteur. Et si une maison d'édition indépendante veut créer une collection classique revisitée, plus attractive, si elle a des idées, elle sera tout de suite récupérée par l'oligopole si un marché est flairé.

Seulement voilà qu'aujourd'hui, via le numérique, les placards tremblent. Les synergies sont inquiètent de voir leur CA baisser sensiblement. Une tentative de percée est en place mais la stabilité du marché aléatoire en France sur ce domaine, laisse l'oligopole utiliser la prudence et permet entre les lignes aux petits éditeurs d'avancer. Les éditions en ligne fonctionnent correctement et permettent de découvrir de nouveaux auteurs sans qu'ils n'aient mille fois  été rejeté ce qui provoque dépit et doute de ses propres créations alors que le refus est souvent pensé en matière de diffusion massive, donc de rentabilité directe. 

Le numérique est dominé par le lobbie mégapolisé américain- Amazon- tout le monde le sait. Les variations sont politiques notamment sur les reversements de droits d'auteur (15%) au lieu de (8 en moyenne chez un éditeur classique). Il existe deux tendances littéraire numériques, l'édition traditionnelle mais en ligne (limite de frais) et le e-commerce pur et dur des e-books par l'intermédiaire de la liseuse ipad (apple) numéro un du marché jusqu'à ce que la société de Jeff Bezos comprenne la faille de l'ipad et sorte la liseuse kindle. 

Explication : l'ipad multifonction permet de lire, écouter de la musique, regarder des vidéos et jouer. La plupart du public ipad a délaissé progressivement la lecture e-book pour se consacrer plutôt aux jeux (statistique) donc l'édition numérique s'est avérée aléatoire quant à son explosion attendue. Amazon entre en jeu en perfectionnant le kindle qui n'offre que la possibilité de lecture avec Amazon (MDR). Au final ce ne sera pas le marché éditorial numérique qui explosera mais la société Amazon de Jeff Bezos. On tourne en rond...

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16 décembre 2012

Un mot sur Condorcet

 

Après avoir lu "la prophétie des Andes" de J-R publié en 1993, j'ai eu une pensée pour le travail de Condorcet deux siècles auparavant. Le rapprochement des idées est patent. Mais Condorcet, moins romanesque, donne quelques difficultés à ses narrations et se faisant, n'inspire pas la spiritualité. Sa volonté de recherche en tant que penseur et voyageur de terrain, occultera au regard de la postérité du commun, sa qualité de visionnaire éclairé.

 

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